La R&D, un levier pour la décarbonation

La R&D est un levier majeur pour la décarbonation.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, comme recommandé par l’Accord de Paris en 2015, est devenu un impératif global pour éviter les pires impacts du changement climatique. Pourtant, les émissions mondiales continuent de croître, et les entreprises se retrouvent face à une double contrainte : réduire leur empreinte carbone tout en innovant pour rester compétitives. Dans ce contexte, la recherche et développement (R&D) joue un rôle central pour fournir les solutions nécessaires à cette transition.

Les défis de la décarbonation ne se limitent pas aux secteurs traditionnels comme la pharma ou l’automobile, qui sont déjà engagés dans des démarches de réduction de leur empreinte carbone à travers des projets tels que les inhalateurs à faible PRP et les véhicules électriques. Des secteurs moins médiatisés, tels que la construction et l’agriculture, doivent également relever des défis tout aussi pressants.

Dans l’industrie lourde, dépendante des combustibles fossiles, l’électrification des procédés offre des solutions viables pour réduire les émissions. Par exemple, l’entreprise suédoise HYBRIT innove dans la production d’acier décarboné, en remplaçant le charbon par de l’hydrogène. Martin Pei, directeur technique chez SSAB et président d’HYBRIT, résume bien cette révolution : « Nous sommes en bonne voie pour changer fondamentalement l’industrie du fer et de l’acier » – un secteur responsable de 7 à 9 % des émissions mondiales de CO₂.

Ces innovations sont vitales dans un environnement où l’innovation n’est plus seulement un luxe, mais une obligation légale pour les entreprises, face aux nouvelles régulations environnementales.

Le secteur des énergies renouvelables, quant à lui, mise beaucoup sur le stockage d’énergie. Des entreprises comme QuantumScape développent des batteries à électrolyte solide, capables de doubler l’autonomie des véhicules électriques tout en utilisant moins de matériaux polluants. Cette technologie pourrait jouer un rôle crucial pour décarboner des secteurs comme la mobilité ou les infrastructures énergétiques.

Les obligations réglementaires internationales forcent les entreprises à mettre la décarbonation au cœur de leurs stratégies. La directive européenne CS3D, qui impose aux entreprises de plus de 5 000 employés de publier régulièrement leur empreinte carbone et de prendre des mesures correctives d’ici 2027, en est un exemple frappant​.

Des géants comme Airbus ont réagi rapidement à ces évolutions. En 2021, Airbus a annoncé un investissement massif de 10 milliards d’euros pour le développement d’avions à hydrogène, en réponse aux objectifs de neutralité carbone imposés par l’Union européenne d’ici 2050​. L’entreprise prévoit de lancer son premier avion commercial sans émissions d’ici 2035, une véritable révolution dans l’aéronautique.

Les entreprises doivent non seulement s’adapter à ces régulations, mais elles peuvent aussi compter sur des cabinets de management de transition pour piloter ces projets ambitieux. En tant que cabinet de conseil en conduite du changement, Delville Management accompagne ses clients dans la transformation de leurs processus industriels pour intégrer ces nouvelles réalités environnementales.

L’intelligence artificielle (IA), bien qu’encore sous-exploitée dans certaines industries, offre de nouvelles perspectives pour la gestion de l’énergie et l’optimisation des processus. Cependant, toutes les entreprises n’en sont pas encore à ce stade. Là où elle est utilisée, l’IA aide à identifier les leviers d’action les plus efficaces pour réduire l’empreinte carbone.

Certaines entreprises, comme Siemens, se démarquent en utilisant des jumeaux numériques pour simuler et optimiser leurs chaînes de production en amont. Cette approche a permis à plusieurs usines de réduire leurs émissions de CO₂ de 30 % en cinq ans, selon un rapport de Siemens​. En permettant aux entreprises de tester virtuellement des modifications avant de les implémenter, ces innovations technologiques réduisent non seulement les coûts, mais surtout l’impact environnemental.

Du côté des data centers, des entreprises comme Google utilisent l’IA pour prédire la demande énergétique et ajuster leur consommation en temps réel. Grâce à cette technologie, Google avait annoncé dès 2016 avoir réduit la consommation énergétique liée au refroidissement de ses serveurs de 40 %​. Ce type d’innovation, bien qu’encore marginale dans de nombreuses industries, montre le potentiel immense de l’IA pour les entreprises prêtes à investir dans des solutions de décarbonation.

Dans un monde où les entreprises sont tenues de réduire leur impact carbone, la R&D devient la pierre angulaire de toute stratégie de décarbonation. Que ce soit par l’électrification des procédés, l’optimisation des batteries ou l’utilisation de l’IA, l’innovation technologique doit s’accélérer pour répondre aux nouvelles régulations et aux exigences des marchés.

Les entreprises qui réussiront à s’adapter seront non seulement en mesure de respecter les objectifs climatiques, mais aussi de saisir des opportunités économiques dans un marché de plus en plus tourné vers la durabilité. En ce sens, faire appel au management de transition pour conduire ces projets de transformation peut s’avérer décisif pour assurer une mise en œuvre rapide et efficace de ces innovations.

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